Sandrine et Thierry Bouglione

Nous sommes fous de nos petits-enfants !

Sandrine et Thierry Bouglione le confessent bien volontiers : « En tant que grands-parents d’Anton, 14 ans, et de Leone, 5 ans, nous sommes plus cool que leurs parents, Sampion et Natalia ; c’est normal, nous avons davantage de temps à leur consacrer ! » Mais chez les circassiens qui perpétuent leur art de génération en génération, il y a le désir de transmettre -bien légitime-, l’envie de susciter une vocation, la tentation d’aiguiller sur cette voie, voire d’influencer… « Un petit peu tout de même, confie Thierry, même s’il n’y a aucune pression. Dès que les petits sont en âge de marcher, on les inclut dans le final et ils foulent la piste avec les grands. Histoire de leur communiquer le goût du spectacle et de les vacciner de bonne heure, lance-t-il dans un grand éclat de rire ». Ces graines d’artistes sont applaudies à tout rompre tant nous sommes attendris par leurs yeux écarquillés et leurs mini-costumes à brandebourgs. « Mais ce n’est pas pour s’amuser, complète aussitôt Sandrine. Si on les voit trop dissipés et en train de rigoler entre eux, on les rappelle à l’ordre gentiment ; ce n’est pas un jeu de venir saluer le public ». S’ils sont très vite rompus à l’exercice et paradent fièrement sur la piste, ils ne rechignent pas pour autant à se rendre utiles en coulisses. « Anton, qui est garçon de piste, a des responsabilités, mais à l’entracte, il vient spontanément donner un coup de main à sa grand-mère au bar, ajoute Thierry. Quant à Leone, tout petit, il refusait de manger si on ne lui passait pas la vidéo de nos numéros du temps où Sandrine et moi, nous étions en activité. Nous faisions office de dessin animé ! »

Alors les facéties, les bêtises, les 400 coups sont vite pardonnés surtout s’ils sont le fruit d’un esprit espiègle, inventif et d’une grande débrouillardise. « Et si je dois reprendre Anton sur son comportement, je n’en parle jamais à ses parents. C’est ça aussi le rôle de grand-mère ». Une réelle complicité s’est instaurée entre Anton et sa grand-mère qu’il surnomme Nana (et son grand-père, Dada). « Nous sommes fous de nos petits-enfants !, concède Sandrine, mais attention, nous ne leur passons pas tout !

De leur côté, les grands-parents paternels, grands artistes de cirque russes, veillent aussi à la transmission de ce patrimoine familial. Ils l’ont emmené voir des spectacles (Cirque Eradze, Nikouline, Le Bolchoi, etc.) pendant les congés scolaires cet été. Ils ont transmis à Anton le goût de la langue qu’il maîtrise parfaitement mais pas que… « Margarita, sa babouchka, a été la seule femme au monde a réaliser un quadruple saut périlleux à Monaco, souligne Sandrine ! D’ailleurs, elle a gardé accrochées au plafond de son appartement les sangles avec lesquelles elle s’entraînait. Si vous voulez mon avis, ils l’attendent… »